Le chantier du tunnel de base du Brenner entre l’Autriche et l’Italie avance bien.
Avec mon collègue savoyard Michel Bouvard (avec qui j’avais été en mission auprès du Premier Ministre d’alors, Manuel Valls, concernant le financement du tunnel de base du Lyon-Turin) et avec le préfet François Lépine, vice-président de la Transalpine, nous avons pu nous rendre sur place, entre Innsbruck et Bolzano et vérifier qu’une infrastructure de mêmes caractéristiques que celles du Lyon-Turin (57 kms de long et 8,6 milliards d’€ de coût) était tout-à-fait pertinente à l’échelle du territoire transalpin et bien réalisable sur le plan financier.
Sur l’ensemble de l’Arc alpin, le trafic a doublé en millions de tonnes entre 1984 et 2010. Les baisses enregistrées avec la crise économique de 2008 ont été depuis largement compensées avec en 2016 un nouveau record frôlant la barre des 210Mt. Les perspectives sont à la croissance continue, en relation avec le dynamisme démographique de l’Europe.
Cependant la situation est disparate, selon les pays. La mise en service du Brenner (tunnel de base et accès), nouvelle connexion Nord-Sud, va intéresser les trafics vers l’Est, au détriment de l’Europe de l’Ouest, si nous restons l’arme au pied.
Le Lyon-Turin est le seul levier capable de rééquilibrer les flux au profit de l’axe Est-Ouest, du corridor méditerranéen. Il permettra de concourir au développement économique des territoires du Sud de l’Europe, de Lisbonne à Budapest.
Je rappelle une nouvelle fois que le Lyon-Turin est une réalisation européenne, concernant 18% de la population de l’UE, 200M€ d’échanges commerciaux et 17% du PIB européen.
Concernant le financement, avec Michel Bouvard, nous militons pour une solution basée pour partie sur l’application de la directive communautaire « Eurovignette ». Ce choix a été fait avec succès par l’Autriche.
Au total, au vu de l’avancée du tunnel du Brenner, l’enjeu stratégique concernant le Lyon-Turin est tel, aussi bien en termes environnementaux qu’économiques, qu’il convient de ne plus tergiverser, de ne plus prendre de retard et de mener le plus conjointement possible le chantier du tunnel de base et celui de ses accès.