Je crois profondément à la nécessité de poursuivre en France une vigoureuse politique de décentralisation. J’ai milité pour l’avènement des métropoles. Je crois à l’utilité de régions fortes, dotées de moyens les rendant compétitives.
Je sais aussi que faute d’une vision anticipatrice de l’aménagement du territoire, le périurbain et le rurbain deviennent des terres de désespérance et de montée des populismes. Nous devons en prendre conscience en développant des politiques d’équilibre large pour combattre les dangers mortels des désertifications publiques et sociales.
Député, maire, conseiller départemental, je n’ai pourtant jamais succombé aux sirènes du localisme considéré comme l’alpha et l’oméga de la démocratie. J’ai toujours suspecté dans ce tropisme un risque de repli sur soi, de conservatisme.
Le destin de l’être humain, c’est la compréhension de l’autre, c’est l’ouverture au monde, c’est le droit de savoir, de rêver, d’entreprendre, de se libérer par la connaissance, l’éducation et la culture.
Les revendications les plus porteuses d’espoir sont celles qui combinent justice sociale et aspiration à relever des défis plus larges, plus universels et finalement plus généreux.
Maire de Grenoble, j’ai toujours aimé décrypter dans le for intérieur des habitants des quartiers dits populaires, la volonté et la fierté de s’identifier aux succès, aux victoires de nos meilleurs scientifiques, artistes ou sportifs.
C’est dire qu’il ne saurait y avoir de véritable débat démocratique, fut-il grand et national, s’il n’intègre pas à la fois une perception réelle des inégalités et des souffrances sociales, et une vision large de notre destin commun.
Faute de dire une histoire vraie à nos concitoyens, on les rend perplexes, inquiets…anti-européens, anti-immigrés…
À vouloir séduire plus que convaincre, les politiques peuvent gagner des élections mais rarement mener des politiques qui s’inscrivent collectivement dans le temps et dans le monde.