1983-2013: quel parcours mes amis !

Sep 21, 2013 | 3e circonscription, Actualités | 0 commentaires

 

Été 83, au refuge d’Argentière, face aux Droites, avec Hubert Dubedout, nous étions partis à refaire le monde et à envisager… la reconquête de Grenoble.

Avec Annie Deschamps, les cantonales de 85, les législatives de 88, la galère de l’opposition, la victoire de 95 à Grenoble, ouvrant la voie à la Métro puis au CGI, quel parcours !

Aujourd’hui, les 6 cantons, les 2 circonscriptions et la mairie sont à gauche, situation unique dans toute l’histoire de Grenoble!

Maire, c’est un mandat et plus qu’un métier c’est une passion! Oui, j’aime passionnément Grenoble, ma ville.

Et en passant le témoin à Jérôme, j’ai la volonté de poursuivre cette belle histoire d’amour.

 Mais vous n’êtes ni usé ni blasé; votre bilan est bon, vous êtes quasi-certain d’être réélu, il faut y aller, plaident certains.

Certes, c’est vrai, cet été, j’ai fait encore de belles courses en haute montagne. Je ne me sens pas au bout du rouleau.

Certes, c’est vrai le soutien des Grenoblois ne me fait pas défaut. Les dernières législatives, il y a un an, me mettaient à plus de 66% sur la circonscription et à près de 70% sur Grenoble. Mes meilleurs scores depuis 25 ans.

Les sondages sont constants depuis des années, avec 98% de notoriété et 75% de Grenoblois qui pensent que je suis un bon maire.

C’est vrai que le bilan est bon et permet d’envisager sur cette base une stratégie ambitieuse pour les mandats à venir: métropolisation, écocité, poursuite de la réduction des inégalités, ville internationale et multiculturelle,…

Alors ?

Alors, une nouvelle étape est possible, en continuité avec ce que nous avons réalisé ces dernières années. Elle est possible parce que préparée, avec une équipe renouvelée et dans le respect du non-cumul des mandats.

C’est la belle histoire de Grenoble que je vous propose de continuer à écrire désormais.

Personne n’a jamais gagné à Grenoble 4 municipales, rajoute-t-on pour m’entraîner dans un nouveau défi.

Et puis démissionnez après pour laisser la place…

 Ce n’est pas ma conception des règles démocratiques qui doivent nous engager devant les électeurs. Je serai maire jusqu’au dernier jour de mon mandat, maire présent, actif, au service de tous les Grenoblois.

Et le futur maire de Grenoble le sera par l’élection des Grenoblois.

Et, j’ajoute, pour ceux qui aiment les défis que personne n’a jamais réussi, à Grenoble, à passer la main à un successeur de sa famille politique!

 Écrivons ensemble ces nouvelles pages de l’histoire de notre ville.

Et oui, 19 ans en 2014

3 mandats pleins qui resteront un grand moment de ma vie, avec les 3 équipes qui se sont succédé.

3 mandats qui se sont traduits par une véritable métamorphose de Grenoble,cette ville que j’aime passionnément.

On m’attendait sur le front scientifique, technologique, universitaire et économique. On m’y a trouvé bien sûr mais on m’a trouvé d’abord dans les quartiers Sud, en renouvellement urbain et social.

On imaginait que pour panser les plaies ouvertes dans la ville par mon prédécesseur, je me recentrerais sur une politique grenoblo-grenobloise.

Si j’ai voulu d’entrée une grande politique de petits travaux de proximité, dans le même temps, je n’ai eu de cesse que de faire de ma ville une cité innovante, multiculturelle, ouverte sur le monde.

La vie de maire est variée, ce qui en fait son charme et son intensité.

Avec la transformation de cette ville, sur la base de valeurs et de convictions, avec la réhabilitation immédiate et progressive des quartiers sensibles, la recherche de mixité sociale globalement atteinte en termes de logements, la construction de nouveaux quartiers (Vigny-Musset, Bouchayer-Viallet, de Bonne, Presqu’île et demain Esplanade), plusieurs lignes de tramway et de bus à haut niveau de services, la refonte des grands boulevards, du Parc Paul Mistral, des quais de l’Isère, du Centre Ville aujourd’hui, la réalisation d’une nouvelle gare multi-modale et de nombreux équipements marquants (cité scolaire internationale, Palais de justice, patinoire Pôle sud, stade des Alpes, MC2, multiplexe Chavant, Méliès,…), la requalification d’un grand nombre d’écoles et de quasi tous les collèges et lycées de la ville.

Au total, toutes les politiques sectorielles ou thématiques (social, économie, recherche, emploi, insertion, commerces, intergénérationnel, politique de la ville, environnement, accessibilité, culture, sport, éducation, socio-culturel et éducatif, Europe et international, montagne, tourisme, restauration, communication et valorisation, actions de mémoire,…), toutes ces politiques menées depuis 18 ans ont métamorphosé cette ville pour lui donner les chances de se développer pleinement, au 21ème siècle, à l’heure de la mondialisation et du temps réel.

 Hubert Dubedout aimait parler de ville moderne. Je préfère évoquer et bâtir une ville contemporaine. Car, comme dans l’art, un jour le contemporain devient moderne et le moderne finit ancien. Et il est toujours plus pertinent de ressentir la vibration du monde tel qu’il est, c’est-à-dire complexe et multiforme, pour  imaginer les solutions d’avenir.

Autant dire que je suis fier et heureux d’avoir pu m’exprimer ainsi au cours d’une vie politique souvent épuisante mais toujours passionnante.

Ma formation d’ingénieur et de chercheur, mon parcours professionnel au CEA et à CORYS, ma famille internationale, ma passion pour la montagne ont sûrement orienté mes choix de maire ou de responsable national.

Souvent, les gens m’ont abordé en me disant : M le Maire, vous êtes socialiste. Qu’est-ce que cela veut dire à Grenoble ?

Et je réponds simplement 2 choses: c’est tout faire pour réduire les inégalités et c’est s’ouvrir au monde et à ses cultures, à ses couleurs

Et là nous avons progressé, même s’il reste tellement à faire!

Grenoble est souvent une référence au plan national. Il suffit de faire le compte des résultats dans les différents palmarès (innovation, accessibilité, petite enfance, étudiants,…).

Il n’est pas étonnant que j’ai pu accéder aux présidences du Conseil  National des Missions Locales,du GART et de l’AMGVF, autant de missions souvent très dévoreuses de temps et d’énergie mais gratifiantes pour Grenoble.

Et même mes engagements au sein du PS, présidence du Conseil National, réunion du Bureau National, Secrétaire National à l’industrie et aux PME-PMI, président des conseils des élus lors des primaires avec Martine Aubry et des présidentielles avec François Hollande, ont été utiles pour valoriser l’expérience grenobloise.

Enfin, au plan local, la présidence du CHU, si elle a alourdi le procès en cumul de mandats, restera pour moi une responsabilité utile pour la collectivité et particulièrement enrichissante pour moi.

Mais la plus grande satisfaction éprouvée au cours de toutes ces années reste, au fond, la rencontre de ces gens sincères, confiants, reconnaissants, capables de beaucoup de générosité de cœur. C’est pour moi la plus belle des reconnaissances pour ces journées sans fin, ces nuits courtes, ces semaines sans week-end, ces mois sans congés…

Avec les quelques années d’expérience qui sont les miennes, au bout du bout, ce qui restera de plus fort pour moi, ce sera la joie de la personne que j’aurai pu recruter, le sourire d’un jeune ou d’une femme à qui j’aurai redonner espoir, la découverte d’un peuple ou d’une communauté que je ne connaissais pas, l’ascension d’un nouveau sommet.

« Il n’y a que deux choses que l’on n’oublie qu’à sa mort. C’est le visage de sa mère et le visage de sa ville ». Nazim Hikmet

Au total, 19 ans de bonheur… et d’épreuves

Bien sûr, Grenoble est devenue une ville enviée, primée et reconnue dans le monde entier, aux USA, en Chine, en Inde, au Brésil, à Singapour…

Bien sûr, aujourd’hui, Grenoble a été requalifiée de fond en comble. Pas un quartier n’a été laissé à l’écart.

Bien sûr, Grenoble va devenir métropole, seule Grande Ville avec Nice à le devenir sans être capitale régionale. Un grand  »plus » pour son développement économique, pour la solidarité, pour la transition énergétique et écologique.

Mais ce parcours souvent envié a été aussi hérissé de moments plus difficiles qui m’ont blessé: les enfants emportés dans le Drac, les événements de la Villeneuve, la victoire volée des JO,…

Alors oui, j’ai bien écouté ce qui m’a été dit par beaucoup, souvent avec insistance, bien au-delà de nos rangs, au nom de l’amitié et du confort électoral, que je devais me représenter.

Merci du fond du cœur à tous.

Mais je veux vous convaincre que la belle histoire que j’entends conter aux Grenoblois, c’est celle d’une nouvelle étape.

 « La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent ».  A. Camus in L’homme révolté

Avec celui que j’ai introduit comme chef de cabinet il y a 18 ans, comme adjoint à la culture et président du groupe majoritaire il y a 12 ans, comme 1er adjoint, chargé des finances, de la sécurité et de la politique de la ville pour ce dernier mandat.

Maire, il en a les qualités. Il en a la volonté.

Avec mon soutien entier, avec mon engagement passionné pour que l’élan donné à Grenoble lui permette de l’inscrire toujours plus dans le peloton des villes qui éclairent intelligemment et humainement le monde du XXI ème siècle.