Mon intervention lors du 52e Congrès de la FNACA Isère

Oct 31, 2014 | 3e circonscription, Actualités | 0 commentaires

Retrouvez mon intervention au 52e Congrès départemental de la FNACA Isère. Je suis intervenu, dimanche 26 octobre, au nom des parlementaires socialistes isérois :

 

 

 

« M. le Préfet,

M. le Directeur de l’ONAC,

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

M. le Maire de Sassenage,

M. le Conseiller général de Fontaine-Sassenage,

Mme la Conseillère régionale représentant le Président de la Région Rhône-Alpes,

Mesdames et Messieurs les élus,

M. Bernard BORDES, Vice-Président national FNACA

M. Charles THUDEROZ, Président départemental,

M. Daniel WOJKOWIAK, Secrétaire général,

M. Gérard RAYNAUD, Président de la FNACA Grenoble,

Mesdames, Messieurs.

 

Malgré le temps, notre pays a du mal à ranger la guerre d’Algérie dans sa mémoire nationale, tant le souvenir de ce conflit nous dérange encore aujourd’hui. De notre difficulté à porter un regard serein sur cette histoire, vous avez été trop longtemps les victimes. C’est pourquoi, sans négliger les questions financières que j’aborderai dans un instant, je pense que la première des réparations qui vous est due, c’est bien celle du devoir de mémoire. La troisième génération du feu ne doit pas être la mal aimée de toutes nos générations d’anciens combattants.

Vous avez servi la France, mieux, vous avez servi les valeurs de notre pays. Cela vous vaut l’inimitié de l’extrême-droite ? Eh bien cela vous vaut en retour l’estime du député socialiste que je suis.

Il aura fallu beaucoup de temps pour que la guerre d’Algérie fût enfin reconnue en tant que telle : il aura fallu à vrai dire la loi du 18 octobre 1999 que j’avais eu la satisfaction de voter sous le gouvernement de Lionel JOSPIN, pour dire ce qu’elle a été. La reconnaissance du 19 mars aura été, quant à elle, encore plus longue à obtenir. Si l’Assemblée nationale avait voté en faveur du 19 mars dès l’année 2002, la gauche n’avait pas eu le temps de soumettre cette proposition de loi au Sénat. Il aura fallu attendre l’année du cinquantenaire, pour que la loi fasse du 19 mars, la date anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, une journée « à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ».

Je remarque que ceux qui contestent la date du 19 mars ne nous disent pas quel jour la guerre d’Algérie a pris fin à leurs yeux. Elle n’aurait jamais fini à en croire certains !

Cependant, si cette réparation morale est pour vous de la plus importance, comme tous les anciens combattants vous n’en exprimez pas moins également des revendications matérielles. Rien n’est plus normal. Alors où en sommes nous, de la réparation à la hauteur de nos responsabilités?

Je crois, comme le disait Pierre MENDES France, dont je revendique la filiation, qu’ « qu’un pays qui ne compte plus est pays qui s’abandonne ».

C’est vrai des comptes publics, mais c’est vrai aussi des femmes et des hommes à qui nous devons réparation pour avoir payé un lourd tribu à la France.

Je suis de ceux qui ne comprennent pas que nous n’en finissions pas une fois pour toute, avec toutes les revendications justifiées, plutôt que de spéculer sur la disparition progressive des anciens…

Dans le cadre des discussions du PLF 2015, la FNACA n’a pas manqué de sensibiliser les parlementaires concernant ses inquiétudes et revendications quant au budget.

 

Nous avons entendu les principales inquiétudes et revendications.

 

J’ai conscience que le rapport d’information sur la dépense fiscale en faveur des anciens combattants, remis le 25 juin 2014 par M. Philippe MARINI, sénateur (UMP), a suscité de nombreuses inquiétudes.

 

Les députés socialistes ne partagent en aucun cas les positions exprimées par ce sénateur.

 

Ces mesures si elles étaient mises en œuvre mettraient à mal l’équilibre actuel entre consolidation des droits et création de nouvelles dispositions en faveur des anciens combattants.

 

La politique du gouvernement en matière d’anciens combattants et de mémoire vise à concilier participation à l’effort collectif de redressement des finances publiques, et consolidation des droits des anciens combattants et création de mesures nouvelles en leur faveur.

 

Pour 2015 le budget des anciens combattants s’élève à 2,64 millards d’euros soit une baisse de 5,4 % par rapport à 2014, ramenée à 3, 3 % si l’on prend en compte l’augmentation des dépenses fiscale. Malgré la diminution du budget due en partie à la baisse du nombre de bénéficiaires, l’exercice 2015 se caractérise par la stabilisation de la dépense moyenne par ancien combattants autours de 2994 euros annuels. Les nouvelles mesures concernent les populations les plus en difficulté.

 

Le PLF pour 2015 prévoit la généralisation du critère de quatre mois de présence sur un théâtre pour l’attribution de la carte du combattant, ou « carte OPEX », à partir du 1er octobre 2015. L’aide différentielle versée aux conjoints est augmenté pour atteindre 987 euros. La durée minimale exigée de mariage est abaissée de 15 à 10 ans pour les conjoints de grands invalides dont le dispositif est revalorisé. D’une manière générale les crédits destinés à l’action sociale de l’office national des anciens combattants augmentent de 1,5 million par rapport à 2014 et de 16,5% par rapport à 2012, afin de venir en aide aux anciens combattants les plus démunis. Je ne peux tout citer…

L’octroi, à compter du 1er janvier 2014, de la carte du combattant dite « à cheval » pour les militaires ayant servi en Afrique du Nord pendant quatre mois dès lors que la date de leur premier jour de service est antérieure au 2 juillet 1962 , constitue un progrès. Cette mesure était très attendue, et depuis de nombreuses années, par les associations d’anciens combattants. Son coût total, en année pleine, est de 5,6 M€ pour plus de 8 000 appelés, engagés et militaires de carrières.

Malgré tout cela, il reste encore beaucoup de travail, y compris pendant les débats parlementaires relatifs au budget 2015.

Je souhaite terminer en pensant à l’exhortation de Clémenceau  « Les anciens combattants ont des droits sur nous ».

Ne l’oublions jamais ! »