Je suis intervenu mardi 4 octobre dernier lors de l’audition par la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, de Harlem Désir, Secrétaire d’État chargé des Affaires européennes auprès du ministre des Affaires étrangères et du Développement international.
Harlem Désir a introduit son propos en rappelant que le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne constituait un événement considérable dont toutes les répercussions ne pouvaient à ce jour être mesurées. Il a ensuite rappelé le souhait du gouvernement de procéder à un règlement de la situation qui soit clair, ferme et respectueux du choix des Britanniques – bien que nous soyons nombreux à le regretter. Après l’avoir laissé exposer les modalités de ce retrait, je l’ai interrogé sur l’opportunité que nous avons aujourd’hui de reconstruire une Europe puissante à partir de politiques ambitieuses de relance économique et budgétaire :
« Les procédures référendaires sont bien difficiles à manier… On ne répond pas toujours à la question posée et leurs auteurs s’en mordent les doigts après coup. L’exemple récent de la Colombie refusant de ratifier l’accord de paix avec les FARC est encore là pour nous le rappeler. Les négociations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni sont, semble-t-il très complexes. Pour en avoir discuté avec un fin connaisseur, Pascal Lamy, est-on certain que le processus du Brexit ira jusqu’à son terme ? Le Royaume-Uni est moins uni qu’on ne le dit : l’Ecosse et l’Irlande ne sont ni l’Angleterre ni le Pays de Galles. Les Britanniques découvriront vite que les négociations avec l’UE ne leur sont pas forcément favorables. Entre 2016 et 2019, il peut se passer beaucoup de choses au Royaume-Uni, en Europe et aux Etats-Unis.
Ne faut-il pas privilégier une politique qui mette l’accent sur la relance de l’Europe qui renforcerait la zone euro, avec une Europe à plusieurs vitesses, évitant à terme le départ d’autres pays négociant comme le Royaume-Uni leur sortie ? »