Jean-Christophe Belliard
La semaine dernière, la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale a auditionné M. Jean-Christophe Belliard, directeur de l’Afrique et de l’Océan Indien au Quai d’Orsay. Il a présenté un bilan exhaustif de la situation de la Côte d’Ivoire.
On peut dire que, dans ce pays, les conditions démocratiques sont de plus en plus respectées. Le président Alassane Ouattara, réélu sans contestation, a annoncé que ce serait son deuxième et dernier mandat.
Au plan économique, il faut souligner que le pays connait une croissance soutenue et plutôt solide, de l’ordre de 8%. Par ailleurs, le siège de la Banque Africaine de Développement est réinstallé dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan, après onze années d’installation en Tunisie.
La France est présente en Côte d’Ivoire. La communauté française augmente, passant de 12.000 à 20.000 personnes, et toutes les entreprises du CAC 40 ainsi que quelques centaines de PME y sont installées.
Au total, la situation de la Côte d’Ivoire est plutôt meilleure comparativement aux années passées et aux autres pays africains. Le pays retrouve ses bases, historiquement solides, profitant de la présence d’une véritable classe moyenne et d’infrastructures réelles.
Tout n’est pas réglé pour autant. Des progrès en matière de lutte contre la corruption et pour une justice plus équilibrée seraient souhaitables, même s’il convient de rappeler que ce pays est un des plus vertueux d’Afrique.
L’Etat contrôle l’ensemble du territoire ivoirien mais doit faire face à une réelle menace extérieure. La radicalisation n’est pas générée au sein du pays : les islamistes viennent du Nigeria (Boko Haram) ou du Mali. Dans le même temps, le pays connait une immigration importante (plusieurs millions de migrants venant du Burkina ou du Mali voisins).
