Colloque Transalpine Lyon-Turin « L’avenir du fret ferroviaire »

Juil 2, 2016 | A l'assemblée, Développement durable, International, Publications et interventions | 0 commentaires

Un colloque opportun s’est tenu lundi dernier au Sénat sur « l’avenir du fret ferroviaire et du report modal en Europe du Sud après le Sommet franco-italien du 8 mars 2016 ». Ce fut une nouvelle occasion de faire le point sur les flux et les trafics, d’analyser la concurrence et les perspectives de relance, les attentes des entreprises et les enjeux du report modal pour les filières économiques.

J'ai été invité à participer au colloque sur le Lyon-Turin qui se tenait le 27 juin au Palais du Luxembourg

J’ai été invité à participer au colloque sur le Lyon-Turin qui se tenait le 27 juin au Palais du Luxembourg

Je suis intervenu, en affirmant mon accord total avec Laurens Jan Brinkhorst, coordonnateur européen pour le corridor méditerranéen, qui plaidait fortement pour la réalisation rapide du Lyon-Turin.

Bien sûr, nous devons nous battre au plan local et national pour ne pas perdre de temps, pour ratifier, par exemple, au plan parlementaire, l’avenant au traité de Turin de 2015, ou pour afficher l’engagement de la France pour l’Eurovignette dans la loi de finances pour 2017.
Bien sûr, il faut rappeler sans relâche l’importance environnementale du Lyon-Turin grâce au report modal. Et évidemment, il convient de ne pas en rajouter en matière de chute des trafics (pour cause de retard de la France face à la concurrence suisse) quand on sait que le trafic au Mont-Blanc vient de rattraper son niveau de 2008 et que le trafic sur le littoral (Vintimille) a (malheureusement) atteint un record insupportable en termes environnementaux…

Mais il faut surtout rappeler, à l’heure du Brexit, que le Lyon-Turin est un projet européen exemplaire pour des raisons économiques, environnementales et géo-stratégiques, dans un rééquilibrage au profit de l’Europe du Sud. Pour cela il faut de la volonté politique et de l’intelligence politique.
Quand on considère  le succès d’Eurotunnel, malgré les déboires financiers initiaux et grâce à l’engagement dynamique depuis des années de l’opérateur sous la direction de Jacques Gounon, on ne peut que miser sur les chances du Lyon-Turin qui va bénéficier d’un financement essentiellement public (Europe et États) particulièrement efficace pour le report modal et d’une modulation tarifaire avec l’Eurovignette permettant de différencier le trafic local, le trafic international, le trafic le plus polluant (littoral) et celui des Alpes du Nord.
Et puis, comment ne pas mettre en avant que le Lyon-Turin permettra de mettre les échanges économiques entre France et Italie (70 milliards d’euros par an) à l’abri de la fragilité des ouvrages routiers ? Comment refuser l’alternative que représente le Lyon-Turin à la grande dorsale Londres-Milan contournant la France?
Enfin, comment ne pas penser à l’urgente nécessité pour l’Europe de relancer une dynamique d’investissements massifs et ciblés, à l’instar du Lyon-Turin, avec des politiques plus intégrées de transport et de production ?