Commission des Affaires étrangères sur le Projet de loi de finances et l’Aide publique au développement

Oct 26, 2016 | A l'assemblée, International | 0 commentaires

L’audition, devant le CAE de mercredi dernier, de Serge Michailof, chercheur associé à IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) et de Philippe Jahshan, président de Coordination SUD  (Solidarité Urgence Développement – la coordination nationale des ONG françaises de solidarité internationale) portait sur les orientations du projet de loi de finances 2017 en matière d’aide au développement. Un échange bienvenu à l’heure où l’Assemblée nationale s’apprête à adopter ce PLF (adoption en première lecture de la partie recettes ce mardi 25 octobre).

De gauche à droite, Philippe Jahshan, Serge Michailof et Élisabeth Guiguou

De gauche à droite, Philippe Jahshan, Serge Michailof et Élisabeth Guiguou

Selon Serge Michailof, la présentation du projet de loi n’est pas très claire, ni sur la réalité des crédits, ni sur la répartition entre bilatéral et multilatéral.
Les dons sont toujours traités en parent très pauvre. Or, c’est la pertinence du bilatéral qui est ici en cause et son effet de levier en matière de multilatéral…
Aussi, notre effort pour les pays prioritaires comme pour les ONG reste trop faible.
Le budget de l’AFD (Agence française de développement, dont je suis administrateur) va passer de 8 à 12 milliards d’euros suite à l’engagement pris par le Président de la République. Arrivera-t-elle pour autant à faire face à une telle augmentation ?

Pour Philippe Jahshan, depuis 30 ans la croissance mondiale s’est accompagnée de très fortes inégalités. Le dérèglement climatique vient s’ajouter aux déséquilibres mondiaux actuels.
Les enjeux de politique de solidarité internationale sont essentiels. Pourtant, les aides publiques au développement (APD) ne suivent pas. En France, par exemple, où elle est limitée à 0,37% du PIB, l’APD reste bien loin des 0,7% visés.
En 2017, pour la première fois, on assiste à une hausse mais qui demeure  insuffisante compte-tenu de la baisse continue depuis 2010…
La politique de prêts n’est pas adaptée aux pays les plus pauvres comme au Sahel : seule une politique de dons est efficace.
La part de l’aide de la France aux ONG est très faible (1 % de l’APD), contrairement aux autres pays comparables, dont l’aide tourne autour de 10 %. Le doublement attendu en 2017 est le bienvenu, même si cela ne peut être qu’une étape.