Hommage à Paul Keller

Sep 17, 2013 | 3e circonscription, Actualités, Montagne | 0 commentaires

L’amphithéâtre de l’Institut de Géographie Alpine (IGA) était trop petit, hier soir, pour accueillir les amis de Paul et Simone Keller. Des hommes et des femmes de différents horizons venus témoigner leur estime et leur amitié à Paul, qui a exercé toute sa vie deux professions, deux passions en parallèle : pasteur de l’Église Réformée de France et guide de haute montagne.  Des témoignages émus de compagnons de cordée, de combats syndicaux ou politiques, et du monde protestant marqués par le calme, la sagesse, la force de caractère et de conviction de Paul.

A l’occasion de cette rencontre, organisée avec le soutien de l’Observatoire des pratiques de la montagne et de l’alpinisme et de son Président Bernard AMY, de l’IGA, de la coordination montagne, de la fondation Petzl et de la Ville, j’ai souhaité citer Lionel Terray qui le décrivait ainsi :

« Paul Keller est un véritable géant dont les larges épaules et le corps puissant semblent sortis de l’armure d’un chevalier teutonique. Il a vraiment le physique d’un conquérant de l’Himalaya tel que le camperait un film américain. Mais le visage qui se dresse au-dessus de cette gigantesque carcasse n’a pas la rudesse et la sauvagerie qui sont de règle pour les héros de convention. Un grand et bon sourire, des yeux bleus candides, un peu embués par le verre des lunettes, donnent à sa physionomie une expression douce et franche qui le rend sympathique dès le premier contact. Licencié en philosophie et en théologie, Paul a réussi l’exploit rare de marier harmonieusement ses qualités physiques et ses talents intellectuels. Il possède la particularité, probablement unique au monde, de cumuler les professions de guide de haute montagne et de pasteur de l’Eglise réformée. Véritable force de la nature, alpiniste d’une classe exceptionnelle, Paul Keller avait déjà fait partie de l’expédition victorieuse de la Tour de Mustagh, où son énergie, son calme et son intelligence avaient joué un rôle déterminant. Afin de ne pas avoir à supporter seul le fardeau du commandement de la deuxième expédition au mont Jannu, je demandais au Comité de l’Himalaya que l’on nomme Paul Keller chef en second, ce qui fut accepté dans l’enthousiasme. Il a assumé cette tâche avec une compétence et une fermeté exceptionnelles, mais aussi avec un doigté et une connaissance des hommes dignes des plus grands capitaines ».

Un grand moment d’émotion et de partage.