Après les départementales, de Grenoble au national, redonner espoir !

Mar 30, 2015 | Actualités | 0 commentaires

DepartementalesLes résultats des élections départementales en France m’offrent l’occasion de réagir un peu plus longuement sur les leçons que notre pays doit en tirer.

Un nombre conséquent de départements jusqu’ici dirigés par la gauche a basculé à droite. Les élections intermédiaires de ce type offrent souvent aux Français l’occasion d’exprimer une impatience, un désenchantement ou une colère, ce qu’ils ont fait dimanche. La défaite est ainsi sévère pour la gauche, la victoire indiscutable pour la droite.

Après les municipales et les européennes de 2014 – et avant les régionales de décembre ? – cette nouvelle défaite se révèle d’autant plus dure qu’elle dépasse de par son ampleur les traditionnelles sanctions des formations au pouvoir national lors des élections intermédiaires.

Il faut cependant noter que si la gauche perd ainsi presque un département sur deux, elle ne plonge pas – avec 33 départements conservés –  aux niveaux de 1988 (avec 29 départements), 1992 (23 départements), et 1994 (24 départements). Le renouvellement total des départements – et non par moitié, comme c’était le cas jusqu’à présent – a amplifié quantitativement le phénomène de bascule.

La perte des départements de la Corrèze et de l’Essonne, territoires symboliquement liés au Président de la République et au Premier Ministre, peut être interprété comme un message à destination de l’exécutif en place.

S’il ne parvient heureusement à conquérir aucun département, le Front national est quant à lui une fois de plus à un niveau extrêmement inquiétant pour notre pays, et certainement inédit pour un scrutin départemental.

Notre département n’est hélas pas épargné par ce contexte national, avec le basculement à droite du Conseil général de l’Isère.

Grenoble échappe au destin national et départemental, résistant en bastion des forces de gauche. Contrairement aux déclarations parfois excessives des uns et des autres au cours de ces derniers jours, le Parti Socialiste réalise des scores très honorables dans notre ville. Au lendemain de ces élections, Grenoble compte ainsi 4 conseillers départementaux socialistes, 2 écologistes, 1 du FSQP, 1 de la société civile, et aucun de droite, du FN ou du Parti de gauche.

Une large majorité de Français – notamment dans les milieux populaires – attendent depuis trop longtemps des réponses efficientes à leurs attentes sociales et économiques. C’est ici le nœud du problème et la raison de résultats aussi durs. La division à gauche est en outre venue précipiter la défaite.

Le rassemblement nécessaire pour les futures échéances doit être recherché à la fois sur le fond, en menant un travail de reconstruction des forces progressistes sur les bases d’un projet clair et capable d’être très rapidement proposé.

Pour apporter des réponses à ces problématiques, je considère qu’il faut mettre en œuvre sans délai quelques mesures simples mais efficaces. A titre indicatif j’en formule simplement trois :

1) Au plan du développement social et durable, il est urgent de mener une politique de logement ambitieuse dans notre pays. Aujourd’hui en France, il manque au moins 1,2 million de logements sociaux. Logements souvent mal répartis sur les territoires puisque non pensés à l’échelle adéquate des intercommunalités. Il faut absolument rattraper ce retard afin de permettre un parcours résidentiel qui puisse s’accorder avec les mobilités sociales et professionnelles de nos concitoyens.  Les différentes mesures prises jusqu’ici pour améliorer la situation ont donné des résultats pour le moins mitigés. Si le logement doit être décrété grande cause nationale, les pouvoirs publics doivent s’appuyer sur tous les territoires et sur l’ensemble des acteurs de terrain.

L’Etat et les collectivités se doivent en outre de s’engager sur un programme massif de réhabilitation thermique massive des bâtiments publics et privés.

Ce défi peut être relevé en faisant du logement un élément essentiel de la ville intelligente et durable, atout déterminant pour le redressement économique et social de la France, et pour son rayonnement dans le monde.

2) Au plan du développement économique, une meilleure coordination et décentralisation des organismes relevant de l’innovation et du développement économique de notre pays (BPI, AFII, Business France,…) est plus que jamais nécessaire, afin d’agir efficacement au plus près des territoires et de repérer efficacement les projets innovants qui méritent d’être pris en compte. Je pense également nécessaire la création d’un Crédit d’Impôt Innovation par la fusion du Crédit d’Impôt Recherche (CIR) et du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE)..

3) L’investissement, tant au niveau local que national et européen, est fondamental. Une modulation des baisses des dotations aux collectivités territoriales doit s’effectuer en fonction de leurs engagements en matière d’investissements et non de manière uniformisée. Je rappelle ainsi qu’un recul de seulement 10% de l’investissement local représente 0,2% de croissance en moins par assèchement du carnet de commandes des entreprises.

Enfin, il me parait indispensable de lancer le plus rapidement possible un plan d’investissements européen (ligne Lyon-Turin, TGV du futur…), seule solution pour sortir de la crise par le haut.

Ces trois exemples parmi d’autres montrent que les solutions à l’échelle locale, nationale et européenne existent ! Il est temps de les appliquer de manière courageuse et le plus promptement possible.