La Commission des Affaires Etrangères (CAE) de l’Assemblée Nationale a auditionné mardi dernier Louis Gautier, secrétaire général de la défense et de la Sécurité nationale, sur le dossier de l’accord conclu le 5 août dernier entre la France et la Russie relatif à l’annulation de la vente des bâtiments de type Mistral
Les discussions entre Russes et Français sur ce dossier ont ainsi duré plusieurs mois, les deux parties évitant toute interférence avec les autres sujets de contentieux potentiels (Iran, Syrie,…).
La France était exposée à double titre, vis-à-vis de la Russie d’abord et vis-à-vis de ses partenaires industriels ensuite.
In fine, la Russie préférant être payée rapidement et cash, l’accord a pu se conclure sur le remboursement de la somme déjà déboursée par les Russes et sur les frais de développement et de formation engagés par la Russie.
Ce fut pour moi l’occasion d’élargir l’échange aux questions de transfert de technologie et à celles de l’exportation sur les marchés dits « sensibles ».
En effet, les satellites, le Rafale, le Mistral, les missiles et la cybersecurité – et même les avions commerciaux – dépendent de la capacité novatrice et d’indépendance de l’industrie française en matière de composants stratégiques. On connaît malheureusement l’évolution préoccupante dans notre pays comme en Europe de la filière électronique, micro et nano technologique qui nous expose progressivement aux autorisations – et donc au risque de veto – des Etats-Unis, et demain de la Chine, faute d’une indépendance stratégique suffisante, contrairement à la stratégie menée en matière énergétique avec le développement de la filière nucléaire.