Dernière journée de notre mission en Chine

Sep 13, 2013 | Actualités, International | 0 commentaires

Petit-déjeuner avec les conseillers du commerce extérieur à Shanghai. L’occasion d’échanger sur les forces et faiblesses de nos entreprises sur le plus grand marché « homogène » du monde. Il en ressort quelques points importants: la nécessité d’inscrire tout investissement dans le temps long, ce qui rend problématique la présence des petites entreprises aux moyens limités; cibler en amont les secteurs géographiques (les villes) les plus porteurs; établir des partenariats avec les entreprises chinoises les plus adaptées au marché visé; rechercher des investisseurs chinois prêts s’établir en France en fonction des thématiques des régions françaises d’accueil. La France doit progresser dans une approche plus collective de la Chine, en évitant les concurrences franco-françaises, voire au sein de l’Europe. Les grands groupes doivent être plus généreux dans leurs aides aux PME en Chine.

Puis visite du centre de traitement externalisé des demandes de visas TLS. Nous avons pu mesurer que les choses avaient évolué favorablement depuis mon passage en mai avec le président François  Hollande (les autorités avaient alors dénoncé les restrictions en matière de délivrance et jugé les délais prohibitifs).

Visite du centre de R&D de PSA. Décision très intéressante et innovante du groupe français décrié par certains chez nous. Il s’agit de concevoir à Shanghai des voitures dérivées des voitures existantes mais adaptées au marché chinois (forme, confort, technologie,…). C’est un pari qui a déjà permis à PSA une très forte progression des ventes en Chine (en 2014, 1 million de véhicules devrait y être vendu, soit mieux qu’en France !). PSA a lancé cette opération sans équivalent chez ses concurrents étrangers en évitant la constitution de joint-venture pour maintenir la propriété intellectuelle et industrielle de cette réalisation. A suivre et à populariser en France !

Direction Suzhou, ville jumelée avec Grenoble et située à 100 kms environ de Shanghai.

Aujourd’hui Suzhou, c’est 10 millions d’habitants mais une ville qui a tenté de trouver un meilleur équilibre écologique qu’ailleurs en Chine, tout en développant fortement recherche et enseignement supérieur. Visite de l’Institut franco-chinois de l’Université du Peuple de Chine. La partie française est assurée par les universités françaises de Paris 4 (Sorbonne) et Montpellier 3. On pourrait à l’avenir utilement compléter le montage par un partenariat avec l’université PMF de Grenoble.

Retour en 30 minutes sur Shanghai par TGV

Rencontre  à la résidence consulaire avec de jeunes Chinois « modèles de réussite » ayant étudié en France. Quel moment émouvant avec ces jeunes talents reconnaissants à notre pays de les avoir accueillis ! Échange enfin avec des représentants de la communauté française à Shanghai, communauté qui croit à un rythme très rapide, de l’ordre de 20% par an (+73% depuis 2007) et peut être estimée aujourd’hui entre 15000 et 20000 personnes, ce qui la situe à la première place en Asie.

50% des entreprises françaises implantées en Chine ont leur siège à Shanghai, et 50% des investissements directs français en Chine sont réalisés à Shanghai et dans sa région.

Shanghai a été marquée par l’histoire des concessions étrangères (internationale et française), qui, du milieu du XIXeme siècle à la Seconde Guerre mondiale, ont façonné l’image d’une ville cosmopolite, parfois baptisée le « Paris de l’Orient ». Shanghai est dans les années 1920-30 la capitale économique de l’Asie. Mal aimée du maoïsme, tenue à l’écart des réformes dans les années 1980, elle est cependant appelée par Deng Xiaoping en 1992 à devenir la « tête de dragon » du développement économique chinois. Aujourd’hui vaste mégalopole de 24 millions d’habitants, Shanghai est la 1ère ville chinoise en termes de PIB par habitant et représente 25% du PIB chinois. Le développement de Shanghai bénéficie de sa position exceptionnelle à l’embouchure du Yangtsé qui en fait l’une des principales plates-formes mondiales pour le commerce. Plus de 40% des entreprises étrangères implantées en Chine le sont à Shanghai. Vitrine de la mondialisation en même temps que très chinoise, elle est un lieu où se dessinent toutes les nouvelles tendances de la modernité chinoise.

Ainsi se termine notre mission en Chine pour le compte de la CAE de l’Assemblée nationale. Nous voilà enrichis de toutes ces rencontres et visites organisées avec soin par l’ambassade de France au cours de cette semaine. Plus personne en France, comme dans le monde, ne peut et ne doit ignorer ce qu’est (re)devenue la Chine.

Le rapport que je dois désormais rédiger cherchera à dégager les défis à relever, à tordre le cou aux idées reçues et à proposer à notre pays des orientations conformes à nos valeurs, fortes de nos atouts et compatibles avec la réalité contemporaine chinoise. J’ai proposé à mes collègues de publier ce rapport en novembre, soit avant les manifestations célébrant les 50 ans de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine, à l’initiative du Général de Gaulle.