Le Burkina Faso doit retrouver rapidement une stabilité démocratique

Nov 7, 2014 | Actualités, International | 0 commentaires

Le mouvement de protestations contre le projet de loi permettant au Président Blaise Compaoré de se représenter une cinquième fois aux élections, s’est transformé en émeutes à Ouagadougou et Bobo Dioulasso (2e ville du pays). Jeudi dernier, l’Armée déclarait la dissolution de l’Assemblée nationale suite à la mort d’au moins 4 personnes et à de nombreux dégâts matériels, à l’image de l’incendie d’une partie de l’Assemblée nationale. Ses chefs d’Etat major ont choisi récemment de nommer Isaac Yacouba Zida comme chef d’Etat provisoire, évinçant par là même un proche de Blaise Compaoré, le général Nabéré Honoré Traoré qui avait été installé le 31 octobre.

Il est désormais impératif de laisser place à une sortie de crise démocratique, dans le respect de la Constitution.  C’est la seule voie possible pour permettre au pays de redresser sa situation économique et sociale et de relever ses défis d’avenir.

Le Burkina Faso est à l’image du continent africain, un pays d’avenir. 60% de sa population a moins de 25 ans. Son urbanisation galopante et sa démographie grandissante dans un territoire aux faibles ressources naturelles et aux conditions climatiques difficiles, sont les défis auxquels il doit répondre.

Ce mouvement sans précédent est avant tout un appel au changement. L’appel d’un peuple qui veut espérer et se projeter dans l’avenir. Au fil de mes voyages dans le cadre du jumelage de Grenoble avec Ouagadougou, j’ai appris à connaître les Burkinabès. Ce sentiment d’une société en ébullition m’a souvent envahi.

L’ancien maire de Ouagadougou, mon ami Simon Compaoré, a su incarner ces aspirations en étant un grand bâtisseur, très engagé dans la coopération décentralisée. Cela permit à Ouagadougou d’obtenir une croissance soutenue et d’améliorer les conditions de vie de ses habitants.

Le Burkina Faso doit s’ouvrir au monde et penser démocratiquement son avenir. L’enjeu est de taille.

Les discussions qui se sont tenues mercredi à Ouagadougou entre militaires, partis d’opposition, proches de l’ancien président Blaise Compaoré, représentants de la société civile, dirigeants religieux et chefs traditionnels, ont tracé les premiers contours d’une transition politique au Burkina. Mais cela reste un accord a minima. Sous l’égide des présidents ghanéen, sénégalais et nigérian, venus en médiateurs, ils sont convenus de la formation d’un gouvernement mené par un civil jusqu’aux élections de novembre 2015 (scrutin correspondant aux termes du mandat du président déchu). La voie que prendra cette transition n’est pas encore tracée. Une nouvelle rencontre doit se tenir dans les jours à venir…