Réaction des parlementaires socialistes de l’Isère sur la situation de STMicroelectronics

Jan 27, 2016 | Actualités, Innovation, International, Publications et interventions, Sciences | 0 commentaires

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Vous trouverez ci-dessous le communiqué rédigé par l’ensemble des parlementaires socialistes de l’Isère, suite à l’annonce de suppression d’emplois par la direction l’entreprise STMicroelectronics :

Nous avons alerté à plusieurs reprises l’Etat français, actionnaire, tout comme l’Etat italien, à 13,5% de la société STMicroelectronics, sur la situation préoccupante de cette entreprise, dont les sites de Grenoble et Crolles en Isère sont aujourd’hui fragilisés par la politique court-termiste et sans vision stratégique menée depuis 2 ans par ses dirigeants.

L’annonce, ce matin, par la direction de STM d’un plan de suppression de 1500 postes dans le monde, dont 430 en France dans le département digital, par des départs volontaires, ne fait que renforcer notre inquiétude sur l’avenir des sites isérois qui comptent plus de 6 000 emplois directs et 4 fois plus d’emplois indirects, ce qui en fait le premier pôle industriel et de recherche en Europe dans le secteur stratégique des composants électroniques et systèmes miniaturisés intégrés.

Au-delà de l’impact négatif sur tout l’écosystème grenoblois, c’est l’ensemble de la filière française et européenne de la microélectronique qui est ainsi menacé, avec des conséquences sociales, économiques très lourdes susceptibles de remettre en cause notre souveraineté dans le domaine de la défense, du nucléaire, de l’aéronautique et du spatial. Pourtant, le marché des applications potentielles du département digital de STMicroelectronics est en pleine expansion au niveau mondial, notamment pour l’internet des objets, les systèmes intégrés dans le secteur automobile, ainsi que les microcontrôleurs et imageurs nouvelle génération.

C’est parce que nous voulons garantir un avenir porteur et les emplois correspondants à un secteur d’activités qui a toujours bénéficié de soutiens financiers publics, européens, nationaux et locaux pour ses programmes de recherche et de développement que nous demandons à l’Etat français actionnaire de mettre en place au plus vite, en lien avec l’Etat italien, les conditions de cet avenir. Le temps presse, car la concurrence avance vite et le retard risque de se creuser.

Cela doit donc se traduire rapidement, non pas par une annonce de réduction de personnel et un maintien de dividendes trop élevés comme c’est le cas aujourd’hui, mais d’abord par une stratégie de développement de moyen et long termes pour le secteur digital, une gouvernance modifiée, adaptée à cette vision, ainsi que la mise en place d’une organisation valorisant les expertises et les partenariats nationaux, européens et internationaux utiles au développement mondial de cette entreprise franco-italienne. C’est le sens de notre appel à l’Etat actionnaire.

Jacques CHIRON
Eliane GIRAUD
Sénateurs de l’Isère

Marie-Noëlle BATTISTEL
Michel DESTOT
Geneviève FIORASO
Michel ISSINDOU
Pierre RIBEAUD
Députés de l’Isère