C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris le décès de Walter Bonatti, l’un des plus brillants alpinistes du 20e siècle. Si son nom reste associé aux parois mythiques du massif du Mont-Blanc (le pilier Bonatti dans les Drus, le Grand Capucin…), il l’est également indissociable du K2. En 1954, il a alors 23 ans, il est sélectionné dans l’équipe nationale italienne pour conquérir le K2. Abandonné à plus de 8300 mètres sans matériel par ses compagnons qui gagneront le sommet et la gloire, Bonatti survivra miraculeusement. Et il passera une grande partie de sa vie à faire admettre la vraie version de cette ascension.
Quelques années plus tard, Walter Bonatti avait sauvé Pierre Mazeaud lors de l’ascension du pilier central du Frêney et était devenu son ami. A 35 ans, après avoir ouvert en hiver et solitaire une voie directe (sa marque de fabrique) sur la face nord du Cervin, il tire sa révérence et parcourt le monde comme grand reporter et photographe. Pour l’ensemble de sa carrière, il avait reçu le premier Piolet d’or pour « carrière », en 2009 à Chamonix.
Clin d’œil du destin, Walter Bonatti s’est éteint deux jours après les éboulements de la face ouest des Drus…
Un film réalisé par Jean Affanassieff sur les Piolets d’or sera présenté aux Rencontres du Cinéma de Montagne le jeudi 17 novembre au Summum et un hommage lui sera rendu à l’issue de la projection du film.
