Audition d’Alya Chérif Chammari et de Fadia Kiwan en Commission des Affaires étrangères

Mar 8, 2016 | A l'assemblée, Actualités, International | 0 commentaires

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, il était particulièrement intéressant de rencontrer deux femmes très investies de l’autre côté de la méditerranée sur la cause des femmes.

Alya Chérif Chammari et Fadia Kiwan devant la CAE

Alya Chérif Chammari et Fadia Kiwan devant la CAE de l’Assemblée Nationale

Pour Mme Alya Chérif Chammari, directrice exécutive du réseau « Collectif 95 – Maghreb Égalité », les pays du Sud sont confrontés à de très nombreux défis.
Concernant les femmes, cinq ans après les printemps arabes, on est loin du compte, y compris dans les pays en transition démocratique comme la Tunisie. Dans tous les autres pays, le sort des femmes est malheureusement toujours aussi désastreux. Le recours à la violence, au viol, au mariage forcé reste la règle. Presque rien n’est fait pour lutter contre les discriminations faites aux femmes. La montée de l’islamisme rend la situation encore plus préoccupante. Au Nord de la méditerranée, le combat pour l’égalité des sexes n’est pas non plus considéré comme essentiel en cette période de crise.
Une solidarité de part et d’autre de la Méditerranée est donc cruciale. A l’exception de la Tunisie, l’Union européenne ne s’est pas beaucoup engagée dans un plan ambitieux et partenarial (avec les sociétés civiles et associations engagées). Si l’on veut encourager des transitions démocratiques, on ne peut s’en tenir, pour les pays du Nord, aux seuls critères géostratégiques et économiques.

Pour Mme Fadia Kiwan, représentante du Liban au conseil exécutif de l’Organisation de la femme arabe, les violences domestiques sont systématiques pour repousser les femmes de l’espace public.
En Tunisie et en Égypte, on a assisté à des flux et reflux sur le combat contre les violences faites aux femmes. Des efforts ont été faits cependant dans le monde à travers des rencontres comme celle de Pékin, au cours de six vagues: éducation, assainissement des textes juridiques, entrée sur le marché du travail, association des femmes aux responsabilités publiques (quotas) avec l’assurance que les femmes investies politiquement défendent aussi la cause des femmes, lutte contre la violence domestique et dans les zones de guerre, combat culturel pour une véritable démocratie.
L’expérience montre que la lutte d’émancipation des femmes, à égalité des hommes, ne peut être que globale, en acceptant la pluralité des voies, avec un code culturel universel auquel prétend toute l’Humanité.