Le quartier Alliés-Alpins, c’est un peu « l’esprit village » comme se plait à le dire Mme Nieloux, l’actuelle Présidente de l’Union de quartier. Il est vrai qu’ici, la solidarité, le vivre ensemble, l’entraide, ne sont pas des vains mots mais les valeurs qui ont fédéré les premiers habitants des Alpins, il y a maintenant 50 ans…
Ce quartier est né de l’action de militants associatifs soufrant du mal logement et aux revenus modestes, qui se sont rassemblés autour d’une coopérative (soutenus par le Secours Catholique et la société Bâticoop) pour construire et vivre autrement. Idée d’avant-garde au début des années 60, et reprise aujourd’hui par des ménages qui cherchent des alternatives au marché immobilier et à la logique de logement individuel.
C’est aussi une vie collective et des services partagés : machine à laver collective qui se promenait d’étage en étage, courses collectives au marché d’intérêt national (MIN), prise en compte des jeunes du quartier avec des sorties organisés en lien avec Teisseire qui fête aussi cette année ses 50 ans et la création de la 1ère MJC de Grenoble, bibliothèque partagée et installée dans un appartement témoin, mise en place d’aide à domicile, cours d’alphabétisation donnés dans le quartier, création du Club des alpins…
« L’esprit village » donc, mais tourné vers les autres et ouvert sur le monde : la solidarité internationale et l’accueil ont toujours été une force des habitants de ce quartier qui s’illustre encore aujourd’hui dans la coopération avec le quartier de Dapoya de Ouagadagou.
Les Alliés-Alpins, c’est aussi le développement du Grenoble moderne, construit dans l’après guerre, au sud des Grands Boulevards. C’est à cette époque, puis avec les Jeux Olympiques de 68, que le nouveau visage urbain de Grenoble s’est dessiné…un visage un peu patchwork, qui manque d’unité urbaine, car il fallait répondre et vite aux besoins de logement. C’est ainsi que ce secteur de Grenoble souffre d’un manque d’unité urbaine et nécessite d’être mieux relié au reste de la ville. La troisième ligne de tramway a contribué à réduire la rupture urbaine entre le nord et le sud de la ville et il nous faut maintenant travailler à redonner de la cohérence urbaine à ce secteur, notamment à travers le futur tram E qui passera cours de la Libération, le quartier Beauvert en cours de réalisation et le projet Flaubert qui a donné lieu à un travail important de concertation en 2006 et 2007 et sur lequel nous allons dans les prochains mois relancer les échanges avec les habitants de manière plus approfondie.
C’est en nous appuyant sur l’identité des quartiers de ce secteur et des Alpins, en y maintenant aussi ses activités économiques et notamment le MIN, que nous souhaitons développer ces projets en gardant une attention permanente aux questions de proximité, de vivre ensemble et de convivialité… Je crois savoir à cet égard que le marché tant attendu par l’Union de quartier rue de Stalingrad a bien démarré. Rendez-vous donc pour son inauguration le 16 juin prochain à 18h30 !