Conseil Municipal : intervention de Michel Destot

Mar 30, 2010 | 3e circonscription, Actualités | 0 commentaires

michel_destotCe Conseil municipal me donne l’opportunité d’intervenir sur ce dossier important et complexe des déplacements dans notre ville et notre agglomération, suite à la publication du rapport de la Commission d’Enquête sur la Rocade Nord. 

C’est d’abord pour moi l’occasion de rappeler que le dossier de la Rocade Nord ne relève pas de la maitrise d’ouvrage de la Ville de Grenoble mais de celle du Conseil général de l’Isère. Ensuite que pour moi les décisions sur ce dossier ne peuvent être que collectives et communes à l’ensemble des parties concernées (Conseil général, Métro, SMTC et communes, et en premier lieu donc Grenoble). Enfin que ce dossier est complexe et que l’avis de la Commission d’Enquête ne règle pas pour autant nos difficultés en ne proposant à ce stade aucune solution alternative (ce qui n’est d’ailleurs pas de sa responsabilité).

Comme l’a fait le Président du Conseil général, je prends acte de ce rapport dont les conclusions s’imposent à tous. Le projet de Rocade Nord tel qu’il avait été présenté par le CGI n’est donc plus d’actualité. Je partage sur ce point la position du Président du Conseil général, dont j’ai également noté qu’il organiserait d’ici l’été une séance publique du Département pour arrêter sa position sur les conséquences de cette décision.

Mais, ainsi que le dit le rapport de la commission d’enquête, il y a toujours « nécessité et urgence à apporter une solution aux problèmes de circulation sur l’agglomération grenobloise ». Nous devons donc nous pencher sur les solutions à mettre en œuvre face à ces difficultés. Des solutions, et non pas une seule solution ! Jamais en effet, je n’ai présenté le projet de Rocade Nord comme l’alpha et l’oméga à même de résoudre toutes nos difficultés mais comme un élément, un outil comme le rappelait le Président Marc Baietto lors du dernier conseil de la Metro, d’un plan d’actions global.

Un plan d’actions qui fait depuis 1995 du développement des transports collectifs et des modes doux une priorité absolue mais qui prévoit aussi d’agir sur les plans de circulation pour limiter les bouchons, pour soutenir l’activité économique, pour faciliter les conditions de circulation de tous ceux qui n’ont d’autres choix que de se déplacer en véhicule personnel et enfin, pour dévier les circulations des 70 000 véhicules qui transitent chaque jour dans notre ville.

Un plan d’actions qui intervient conjointement dans le champ des déplacements et dans celui de l’urbanisme en veillant à ce que les transports en commun desservent logements et équipements publics à forte fréquentation.

Un plan d’action qui s’inscrit dans la démarche globale du développement durable conciliant la protection de l’environnement (par la baisse des émissions de Gaz à Effet de Serre et de la pollution) avec la cohésion sociale (par une meilleure prise en charge collective des déplacements des personnes ne possédant pas de voiture individuelle et par une meilleure liaison entre quartiers dans notre ville et avec les autres communes de notre agglomération) et avec le nécessaire développement économique qui puisse assurer un emploi à tous (en conservant son attractivité à notre agglomération, en évitant les heures perdues dans les embouteillages…)

J’entends à ce sujet les inquiétudes de tous ceux qui redoutent l’abandon de la Rocade Nord pour leurs activités économiques. Mais il ne faudrait pas conclure mécaniquement à la perte d’attractivité de notre bassin d’emploi et encore moins se répandre en annonçant un désastre à venir.

Plus qu’aux polémiques stériles – et nous pourrions longuement rappeler les atermoiements de l’Etat sur la maîtrise d’ouvrage de la Rocade ou les explications de ceux qui considéraient comme une erreur de réaliser la 3ème ligne de tramway avant la rocade – il est de notre responsabilité d’élus d’élaborer des propositions permettant de remédier aux difficultés actuelles. 

C’est ce travail collectif qui doit se poursuivre dans le cadre de l’élaboration du PDU actuellement en cours.

Contrairement à ce que Messieurs Sans-Nicolas et Chamussy indiquent, nous ne sommes pas à cet égard sans projets ou sans perspectives.

La réalisation du Tram E, l’extension des lignes B sur la Presqu’île, A vers Sassenage, les projets de lignes en direction de Pont de Claix ou de Meylan, la réduction de notre enclavement ferroviaire par la poursuite des travaux d’amélioration de la desserte ferrée de Grenoble et le réaménagement de la gare, le développement du réseau Trans’Isère, l’élargissement de l’A480 et le déclassement de l’A 48 constituent aujourd’hui autant de pistes de travail ou de réalisations à venir qui participent directement de notre politique de déplacement.

L’aire urbaine grenobloise enserrée dans un environnement de montagnes crée des conditions spécifiques à notre territoire pour ses politiques de déplacement et d’aménagement urbain. L’enclavement de Grenoble nous oblige à être plus imaginatifs, plus innovants que dans beaucoup d’autres agglomérations.

C’est pour cela que nos propositions sont généralement plus complexes, en raison même de la spécificité de la situation, qui explique d’ailleurs la difficulté depuis près de 40 ans à résoudre le problème du contournement de Grenoble, comme l’ont fait la plupart des agglomérations européennes

Je veux donc affirmer avec force que nous ne renonçons évidemment pas à poursuivre la mise en œuvre de notre politique de déplacement et de développement des transports en commun. Pas plus que nous ne renonçons à nos projets d’aménagements urbains, ni sur les quartiers en renouvellement urbain relevant de la Politique de la Ville, ni sur la Presqu’île, ni sur l’Esplanade, ni sur les Quais, ni sur le Centre Ville. Et il ne suffit pas de déclarer que ces projets seraient ineptes ou inconcevables pour que cela soit vrai !

Ces projets sont utiles pour les Grenoblois. Ces projets seront peut-être modifiés, adaptés pour tenir compte de la situation nouvelle mais ils seront mis en œuvre.

Tel sera également le cas des projets de ponts, qui manquent incontestablement pour rejoindre les deux rives de l’Isère, de l’aménagement du Cours Jean Jaurès en 2 fois 1 voie ou du franchissement de la voie ferrée pour faire se rejoindre la rue Emile Gueymard et l’avenue des Martyrs.

L’ensemble de ces projets sera évidemment débattu au sein de notre conseil et avec les Grenoblois.

Au sein de notre conseil d’abord. Je maintiens à cet égard, comme je l’indiquais en novembre dernier, qu’il était plus juste, au sens juridique du terme, et plus logique de débattre de ce dossier après que la commission d’enquête ait remis son rapport. Je veux à ce titre préciser à Monsieur Bertrand que les interrogations dont j’avais fait part à la Commission d’Enquête étaient parfaitement connues de tous. Il s’agissait du texte précis de mon intervention faite au nom de la majorité municipale au Conseil municipal de novembre dernier en réponse aux questions orales d’Olivier Bertrand et d’Abder Djellal.

Aujourd’hui donc, je vous propose de tenir prochainement une réunion de l’ensemble des conseillers municipaux sur ce sujet des déplacements permettant à chacun d’entre nous de faire des propositions concrètes et aux services de la Ville de nous apporter des éléments d’information sur l’évolution à apporter à nos projets et à notre plan de circulation en l’absence de rocade. 

L’élaboration d’un nouveau PDU est en cours. Ce sera aussi l’occasion de débattre avec les Grenoblois et les habitants de toute l’agglomération de ces questions. Cette démarche sera en effet publique et je ne doute pas qu’il pourra être organisé plusieurs rencontres entre collectivités et associations telles qu’évoquées par Monsieur Bertrand dans le vœu qu’il a déposé.

D’un dernier mot, je veux indiquer à Messieurs de Sans Nicolas et Chamussy qu’on ne se grandit jamais par des propos excessifs voire agressifs. En politique, comme en toute chose, il faut savoir garder une certaine mesure et une certaine modestie ; à défaut ce sont souvent les électeurs qui vous rappellent à cette obligation.