Forts de plusieurs années de collaboration avec nos amis de Libération, c’est un souffle nouveau que nous avons souhaité donner à nos rencontres cette année. Et c’est cette volonté d’associer à notre réflexion le plus grand nombre de citoyens et d’associations que j’ai ainsi tenu à souligner hier matin en ouverture des Etats Généraux du Renouveau.
L’enjeu est d’importance, au regard par exemple des taux d’abstention particulièrement élevés que nous avons connus lors des dernières élections dans notre pays. Et plus encore dans nos grandes villes où nous avons connu des chiffres de 16 % de participation dans certains quartiers.
Ce phénomène de repli sur soi, de crise de la cohésion sociale, se vérifie dans la vie des entreprises, voire même à l’égard des médias.
Ces trois jours de débats à Grenoble Alpexpo doivent donc nous permettre d’imaginer de nouvelles façons de vivre et agir et ensemble.
Quand il y a 20 ans, dans notre pays, la grande pauvreté touchait d’abord les personnes âgées en milieu rural, elle frappe désormais d’abord les jeunes en milieu urbain, issus de familles monoparentales ou de familles immigrées.
Les représentants du fait urbain aujourd’hui en France ont-ils les moyens de faire face à cette nouvelle donne? Non.
65 ans après la construction de notre socle républicain, au lendemain de la 2e guerre mondiale, c’est un programme national de la résistance des temps actuels qu’il nous faut inventer. Il passe notamment par la prise en compte de nouvelles solidarités, intergénérationnelles, multiculturelles. Mais aussi par notre faculté à expérimenter, comme nous l’avons fait à Grenoble : hier avec le lancement des premiers centres de santé, aujourd’hui avec le « parler bambin » auprès des enfants issus de familles défavorisées.
Ce nouvel esprit de résistance doit être synonyme d’espoir et non de refus ou de résignation.
Il doit nous inviter à reconstruire ensemble. Dans une logique de projets.