Le 15 décembre, devant une assistance nombreuse et émue, j’ai eu le plaisir de remettre la grande médaille d’or de la Ville de Grenoble à Georges Loinger, récipiendaire du prix Louis Blum 2011.
Comme beaucoup de héros révélés par la seconde guerre mondiale, rien ne semblait prédestiner à entrer dans l’Histoire celui qui était né dans une famille d’origine polonaise à Strasbourg avant 1914, qui s’était engagé très jeune dans le mouvement sioniste, et qui se destinait à une carrière d’ingénieur vite abandonnée sous la pression des événements. Prisonnier en juillet 1940 avec tout son régiment, évadé du stalag, Georges Loinger s’engagera avec son épouse au sein de l’OSE, l’œuvre de secours aux enfants de la communauté juive, et s’illustrera en Résistance dans le mouvement Bourgogne créé par les services secrets de la France libre. La paix revenue, il a activement contribué à la création de l’Etat d’Israël, havre d’accueil pour les rescapés de la Shoah et les Juifs maltraités dans leur pays d’origine. Et il s’est employé, depuis, à tisser des liens féconds entre Israël et la France, dans de multiples domaines, en particulier en matière de dialogue interreligieux.
La tolérance et l’ouverture sur les autres qui auront marqué son œuvre de vie répondent aux exigences de la morale juive, mais elles s’inscrivent aussi au cœur du projet républicain. Alors, au moment où les Juifs du monde entier célèbrent Hanoucca, fête des lumières, j’ai remercié le CRIF d’avoir d’avoir organisé la venue à Grenoble de Georges Loinger et … applaudi avec les autres participants un centenaire qui nous présente le beau visage de l’éternelle jeunesse du monde, quand le monde est confiance en l’avenir et quand le monde est amour de l’Homme.