Retraites : entre manifestations et débat parlementaire

Sep 8, 2010 | 3e circonscription, Actualités | 0 commentaires

Manifestation à GrenobleCe matin, plus de 40 000 personnes étaient réunies à Grenoble pour manifester contre le projet de réforme des retraites présenté par le Gouvernement. Pour ma part, je n’ai malheureusement pas pu participer à cette mobilisation à la fois syndicale, politique et populaire, étant depuis ce matin à l’Assemblée nationale où nous avons interpellé le Gouvernement sur l’injustice de son projet, dès la séance de questions d’actualité. Nous n’avons malheureusement pu que constater le blocage qui est celui de François Fillon et d’Eric Woerth sur ce dossier, en dépit du message qui leur a été adressé par les Français et des contre-propositions que nous leur opposons.

Je vous invite à prendre connaissance du communiqué que j’ai adressé à la presse sur ce sujet :

La mobilisation syndicale, politique et populaire de ce 7 septembre est indéniablement un succès, avec un nombre de manifestants bien supérieur à celui de juin dernier. Cela confirme, si cela était encore nécessaire, l’opposition des Français au projet gouvernemental : trois Français sur quatre (73%) soutiennent la mobilisation contre une réforme qu’ils jugent injuste (64%) et qui ne résoudra pas le problème des retraites sur le long terme (68%). Le Gouvernement doit entendre le message qui lui est adressé par nos concitoyens, ainsi que les contre-propositions faites par les Députés socialistes dans le cadre du débat parlementaire.

La discussion qui s’ouvre à l’Assemblée nationale cet après-midi ne doit donc pas se laisser enfermer par le seul projet gouvernemental, qui est injuste et basé sur une double erreur, tant sur la forme que sur le fond.

Sur la forme, en dépit de l’importance du sujet, le Gouvernement n’a malheureusement pas réellement associé les partenaires sociaux à sa réflexion, en présentant un texte déjà ficelé depuis bien longtemps, ne tenant pas compte des remarques faites ces derniers mois par les syndicats. Il est regrettable qu’une fois de plus le Gouvernement n’ait pas saisi l’occasion qui lui était donnée de renouer la confiance entre la sphère politique, les représentants syndicaux et nos concitoyens en organisant une large concertation permettant de parvenir à un compromis social consacrant notre système par répartition.

Sur le fond, le projet de loi discuté cet après-midi n’est malheureusement pas à la hauteur des enjeux car essentiellement comptable et se caractérisant principalement par son injustice ainsi que son iniquité. Le Gouvernement fait l’erreur de croire qu’il s’agit d’un problème démographique pouvant principalement être réglé par un recul de l’âge légal de départ à la retraite. Il est au contraire trop peu musclé sur la question de l’emploi des jeunes et des séniors, la pénibilité de certaines professions, la formation tout au long de la vie, les trajectoires professionnelles en dents de scie, les différences de niveaux et d’espérance de vie des retraités, les départs progressifs en retraite…

Le débat parlementaire se fera donc projet contre projet, malgré la procédure d’urgence déclarée par le Gouvernement, réduisant les discussions à 50 heures, quand nos voisins européens ont quant à eux passé plusieurs mois, voire pour certains plusieurs années sur cette question.