Mardi 5 avril, j’étais invité par Edwige Avice, ancienne ministre et ancienne députée de l’Isère, à intervenir comme grand témoin devant des étudiants des Hautes Études Internationales et Politiques (rattachées à la European Business School), sur le thème de la communication politique.
III / Pourquoi un livre (« Ma passion pour Grenoble ») pour en parler ?
Pourquoi donc ce livre « Ma passion pour Grenoble » ?
Pour traduire, avec un peu de recul, que les dix-neuf années passées à la tête de ma ville ne pouvaient se réduire à un recueil de discours ou de photographies de réalisations. Ces trois mandats municipaux s’inscrivaient, à mes yeux, dans une vision d’ensemble, façonnée par une expérience de vie et une façon de faire.
Communiquer sérieusement, c’est donc, pour moi, restituer un parcours de vie et d’actions à partir d’objectifs poursuivis, de valeurs partagées et de convictions affirmées.
J’ai souvent présenté Grenoble autour de trois grandes thématiques qui ont été majeures dans le développement historique et spatial de la ville: science, montagne et liberté.
La science a été depuis 150 ans au cœur de l’expansion de la région grenobloise. Au prix d’une innovation constante, elle a permis une croissance continue et soutenue, économique et démographique.
La montagne a joué comme un aimant, avec son pôle qui attire les « conquérants de l’inutile » et celui qui repousse en compliquant la tâche des aménageurs qui doivent surmonter les contraintes de l’enclavement et de la rareté (et donc de la cherté) du foncier.
La défense de la liberté et des libertés a fortement marqué l’histoire de Grenoble, de la révolution de 1789, à la résistance lors de la Seconde Guerre Mondiale, et à l’accueil de populations venant de tous les continents fuyant dictatures et misère.
Rappeler cela, c’est dire que nous sommes les héritiers d’une belle et longue aventure humaine qui doit nous rendre à la fois modestes et ambitieux.
C’est aussi en tirer une vision toujours réactualisée de la société qu’on contribue à construire. Une société multiculturelle, plurinationale qui se nourrit des apports extérieurs et qui encourage une expatriation au service de son pays. C’est dire, incidemment, que les propositions conduisant à stigmatiser certaines catégories de résidents ou à distinguer nationaux et binationaux, ne sont pas compatibles avec l’idée que je me fais de notre vivre ensemble au 21ème siècle.
Rappeler la place de la matière grise dans l’essor d’un pays développé comme la France, dans une ville comme Grenoble, régulièrement distinguée dans quasiment tous les domaines, c’est encourager l’innovation partout et tout le temps. Au plan technologique et des services, bien sûr. Mais aussi dans le domaine éducatif (comme avec le « Parler bambin »), mais encore dans celui de la Culture ou de l’environnement.
Et puis, un livre permet souvent une approche un peu plus personnelle où l’on peut révéler ce qui, dans sa vie familiale et professionnelle, a pu influencer ses grilles d’analyse et finalement certains choix politiques.
Il n’est pas douteux, par exemple, que la dimension internationale de ma famille et mon parcours professionnel au CEA puis à CORYS, PME de haute technologie très caractéristique du vivier grenoblois, ont été des éléments très forts d’inspiration pour ma vision de Grenoble et pour ma façon de communiquer, au-delà des mots et des concepts, sur la réalité du monde et sur les projets concrets.
Je ne peux nier non plus que ma passion pour Grenoble s’est aussi nourrie de mon autre passion, ma passion pour la montagne.
A suivre…
Voir aussi :
I/ Comment un ingénieur de Grande École, chef d’entreprise, transpose son expérience dans le monde politique ?
II/ Quelle communication pratiquer pour une grande ville et une assemblée de grandes villes ?
IV/ Quelles améliorations préconiser aujourd’hui en France en matière de communication politique ?