C’est avec plaisir que j’ai participé à la remise des insignes de chevalier de l’´Ordre national du Mérite à Gérard Raynaud par Jean-Michel Detroyat. Parce qu’il s’agit de deux amis. Parce qu’ils sont tous les deux de beaux symboles d’hommes engagés dans l’action de mémoire.
Jean-Michel Detroyat est avocat, ancien bâtonnier. Il est président de la sauvegarde de l’enfance en Isère. Il fut mon excellent adjoint à la ville de Grenoble, en charge des relations internationales et des actions de mémoire.
Il a reçu les insignes de la Légion d’honneur des mains du Colonel Fred Moore, chancelier de l’Ordre de la Libération, personnage hautement charismatique et symbolique.
Gérard Raynaud est un homme d’engagement qui s’est mis, sa vie durant, au-delà de sa vie familiale et de son parcours professionnel, au service de sa patrie et des autres : pendant son service militaire en Algérie de 1959 à 1962, puis au sein du monde associatif (FNACA, FCPE, Téléthon,..)
Dans un monde qui va mal, avec la montée des populismes en Europe comme aux États-Unis, avec le terrorisme qui a frappé avec une barbarie inouïe de très nombreux pays, dont bien sûr le nôtre, le doute et la désespérance s’installent dans les esprits de beaucoup de nos concitoyens. Et dans ces temps troublés, il est important que des hommes et des femmes rappellent que l’histoire et le monde ont un sens qu’il convient de connaître, de reconnaître, en faisant état de valeurs et de convictions fortes. Gérard Raynaud, comme Jean-Michel Detroyat, fait partie de ces personnes qui croient au devoir d’histoire, capable de fixer des repères et de guider une vie.
On peut ainsi penser à la guerre d’Algérie qui a pris fin il y a plus de 50 ans mais qui a marqué tragiquement et la France et l’Algérie. Il a pourtant fallu bien des combats d’historiens, de militants anciens combattants, de responsables politiques pour que les vérités soient dites, que les réalités de la guerre et de ses dates soient établies et reconnues.
Il était important de distinguer Gérard Raynaud, président du comité de Grenoble de la FNACA. C’est désormais chose faite. Un signe utile pour valoriser un homme qui a su tirer d’un passé, bien rude à certains moments, la force de construire un avenir porteur d’un peu d’espoir.